L’environnement architectural, intérieur et extérieur, peut être pris en considération comme le reflet des habitudes d’une ou d’un groupe de personnes au niveau de l’usage de l’espace et de l’aménagement qui en découlent. Si l’usage est professionnel, alors l’environnement deviendra naturellement un lieu de travail dont l’aménagement facilitera logiquement l’organisation institutionnelle.

Au contraire, quand l’usage fait partie de la sphère privative et intime de l’individu, l’environnement devient alors naturellement un lieu de vie résidentiel et domestique dont la logique ne dépend plus de l’organisation d’un groupe d’individus réunis au sein d’une institution, mais est celle d’un individu ou d’une cellule familiale, aussi étendue soit-elle, survenant à ses besoins, ses aspirations, ses intérêts, ses envies.

L’expérience montre que tout ce qui rappelle le cadre et le mode de vie hospitalier, non seulement contribue à faire perdre leurs repères aux personnes qui les fréquentent, mais incite également les professionnels à « mettre en scène » leur travail en lui enlevant tout caractère domestique, notamment par l’emploi abusif de nombreux chariots qui encombrent les couloirs et l’accomplissement des tâches matérielles qui leur incombent sans associer les résidents.

Dans ce cas de figure, c’est la fonction qui l’emporte sur l’usage, et le chariot chauffant des repas supplante la table roulante de type domestique.

Colette Eynard et Kevin Charras dans Les Cahiers de l’Actif No 414/415