Les personnes touchées par la maladie d’Alzheimer, souvent appelée « désorientées », ont besoin de repères familiers tant au niveau de l’environnement dans lequel elles se trouvent qu’à celui des activités de la vie quotidienne. Un mode de vie et un environnement domestique peuvent constituer une réponse adaptée à cette maladie.

La psychologie environnementale peut apporter un éclairage. Considérée comme un domaine à part entière de la psychologie, la psychologie environnementale a pour but « l’étude des inters relations entre l’individu et son environnement physique et social, dans des dimensions spatiales et temporelles ». En d’autres termes, le comportement peut être expliqué à partir des caractéristiques individuelles, des caractéristiques du milieu, mais aussi du rapport que l’individu entretient avec l’environnement. Selon cette approche, « l’individu et l’environnement forment un système caractérisé par une réciprocité et un échange continu et dont les éléments ne peuvent être définis séparément ».

Dans le cas des personnes qui souffrent de problèmes cognitifs, il est pertinent de concevoir des espaces qui évoquent la maison plutôt que l’hôpital.

En effet tout ce qui peut soutenir un mode de vie domestique tel qu’elles l’ont connu peut les aider à ne pas perdre tout contact avec la réalité. Il est plus important de retrouver les gestes du quotidien que de déambuler sans fin dans un espace vide.

La littérature scientifique et ce qu’elle nous apprend de la pression environnementale montre que lorsque l’environnement est familier et domestique, il contribue à faire resurgir des gestes oubliés et des comportements ordinaires qui indiquent que ces personnes peuvent retrouver en partie certains de leurs repères et certaines de leurs compétences.

Colette Eynard et Kevin Charras dans Les Cahiers de l’Actif No 414/415